Etude du marché texan de l'électricité : chiffres clés et explications
L'offre du moment
-20% sur le prix du kWh chez La Bellenergie
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Des prix fixes 1 à 3 ans et de l'électricité verte !
Après la Californie (1996), le New Hampshire, Rhode Island et la Pennsylvanie (1997), l’état du Texas décide de déréguler la fourniture d’électricité le premier janvier 2002 avec le « Senate Bill 7 ». Avant cette date, une seule entreprise (par exemple TXU Energy) était chargée de produire, transporter et fournir de l’électricité. Ce type d’entreprise pouvait occuper l’ensemble du territoire américain, un seul état ou bien quelques counties.
Des monopoles locaux sous l’égide d’une commission publique
La plupart des marchés de l’électricité étatiques aux Etats-Unis sont supervisés par des commissions de régulation (public utility commissions) depuis la loi « Public Utility Holding Company Act », remontant à l’époque de la grande dépression. Avant la libéralisation, ces commissions avaient pour but d’élaborer des tarifs couvrant les coûts opérationnels et d’investissement des monopoles tout en leur assurant une marge décente. Au Texas, la « Public Utility Commission of Texas» (PUCT) s’occupe de fixer les tarifs de fourniture d’électricité : en moyenne un consommateur payait entre 0,07$ et 0,08$ le kWh d’électricité d'après la U.S. Energy Information Administration.
La libéralisation du marché : les acteurs clé
Avec la libéralisation du marché sont apparus plusieurs fournisseurs (Retail Electric Providers ou REPs) tels que Reliant Energy, Entergy Texas, Direct Energy, Frist Texas Energy Corporation, Gexa Energy, Glacial Energy Kinetic Energy, Mega Energy, MX Energy, Stream Energy. La tête des ventes est occupée par Reliant Energy (18697923 MWh vendus en 2010) une filiale texane du grand groupe américain NRG Energy, et TXU Energy (28719751 MWh vendus en 2010), un fournisseur texan présent depuis plus d’un siècle dans cet état. Deux autres fournisseurs excellent dans les ventes: Entergy Texas (16141077 MWh en 2010) et Southwestern Public Service (14189128 MWh en 2010). Ces quatre fournisseurs se partagent à peine 40% du marché de fourniture sur tout le territoire texan.
Les activités de transport et de distribution ne furent pas soumises à la concurrence : des entreprises publiques appelées « transmission and distribution service providers » (TDSP) (Centerpoint, TNMP, Nueces, Oncor and AEP North and Central) se chargent de faire parvenir l’électricité aux consommateurs. Ces gestionnaires de réseaux sont régulés par la Commission d’utilité publique, chargée de garantir la sécurité du réseau.
Des petites coopératives à l’échelle de la ville ou du county
Comme l’indique la carte ci-dessous, tous les county ne sont pas ouvert à la concurrence : des petites coopératives ayant à leur charge la génération, le transport et la distribution et la fourniture dominent encore le centre, le nord et le nord-est de l’état. Dans les autres county, il y a un seul gestionnaire de réseaux de transport mais plusieurs REP.
L’ouverture à la concurrence fut suivie d’une hausse des prix de fourniture de l’électricité
L’ouverture à la concurrence fut suivie d’une hausse des prix de fourniture de l’électricité soutenue pendant plus de 10 ans.
Les tarifs de l'électricité au Texas par rapport à la moyenne nationale : avant et après la libéralisation
Des consommateurs réticents à l’idée d’une libéralisation du marché
Au moment des discussions au sujet de la libéralisation du marché de l’énergie, les associations de consommateurs étaient plutôt opposées à l’idée que le marché s’ouvre : les prix de fourniture étaient environ 6,4% au-dessous de la moyenne nationale, même si la marge des fournisseurs restait importante.
Le Senat Bill 7 et le « Price to Beat »
Pour stimuler la concurrence, la législation sur l’ouverture du marché instaurée par le « Senate Bill 7 » imposa des tarifs réglementés à prix compétitifs pour les fournisseurs historiques (legacy providers). Ces fournisseurs devaient alors baisser leur prix de 6% pour encourager des nouveaux acteurs à pénétrer le marché et à « battre » ce prix bas. En résumé, dans les zones ouvertes à la concurrence, un tarif réglementé (“price to beat”) fut crée.
Le système du « price to beat » ne marcha cependant pas comme prévu : en premier lieu, car au moment du « Senate Bill 7 » les tarifs des fournisseurs historiques étaient particulièrement plus élevés, ne faisant de cette mesure qu’une fiction.
En deuxième lieu, ”le Senate Bill 7” a introduit des mécanismes pour hausser le « price to beat » en cas de hausse du prix du gaz. Toutefois, aucun mécanisme de baisse de prix ne fut installé. Survint alors un pic dans les prix du gaz naturel qui persista presque pendant toute une décennie (jusqu’à l’avènement du gaz de schiste) poussant le tarif réglementé à la hausse.
Le résultat du « price to beat » fut au détriment des consommateurs : les prix des fournisseurs alternatifs restaient au-dessous de ce tarif, mais augmentaient à la paire de celui-ci (schéma - ).
Au premier janvier 2007, le mécanisme du « price to beat » fut aboli, les prix du gaz naturel n’étaient plus aussi élevés et ce tarif réglementé surestimait donc les coûts de production de l’électricité.
L’avènement du gaz de schiste et la relative baisse des prix
Une étude de décembre 2013 menée par l’association « Texas Coalition for Affordable Power » montre que le prix moyen dans les zones dérégulées du Texas est à 0,1175$ par kWh et est en-dessous de la moyenne nationale à 0,1188$ par kWh mais est 19 % au-dessus du prix moyen dans les zones régulées. La baisse des prix va continuer au vu de la croissance des activités de forage. Mais la dépendance au gaz met en péril le mix énergétique texan (et plus largement américain) rendant peu compétitif le nucléaire et les énergies renouvelables, deux sources de production électrique bien plus propres.
L’effet du « price to beat » persiste encore
Une question légitimement posée par les consommateurs concerne l’écart de 19% entre le prix moyen des zones dérégulées et celui des zones régulées car la dépendance au gaz naturel est la même partout dans le territoire. Une des raisons pour laquelle cet écart persiste encore peut être l’effet du « price to beat » qui a tiré les prix à la hausse pendant tellement de temps qu’il est difficile de baisser de manière drastique les prix.
Malgré des prix élevés, le taux de change reste satisfaisant
Le ressenti général des associations de consommateurs, et des analyses du marché est que les consommateurs n’ont tout simplement pas le temps de changer de fournisseur. Malgré tout, en 2008, 44% des consommateurs avaient déjà changé de fournisseur au moins une fois. Quelques comparateurs de prix comme powertochoose.org le comparateur officiel de la commission de régulation (PUC) ou encore electrictybid.com ou theelectricchoice.com (niveau fédéral) permettent d’orienter le consommateur sur les différents prix en fonction de leur localisation géographique.
Une étude réalisée en partenariat avec la section texane de Callmepower.