Empreinte écologique : calcul et prévisions de l'ADEME
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L'empreinte écologique, aussi appelée empreinte environnementale, comptabilise la quantité de dioxyde de carbone émise par une activité, une personne ou un pays. Concrètement, elle permet de mesurer la pression exercée par l'homme sur la nature, en calculant la surface nécessaire pour produire les ressources consommées et pour traiter les déchets générés. Cet article analyse l'empreinte écologique de la France, sa méthode de calcul et les prévisions de l'ADEME.
Qu’est ce que l’empreinte écologique ?
L'empreinte écologique est un indicateur qui mesure l'impact de l'activité humaine sur l'environnement. En d'autres termes, cet outil vise à analyser la consommation humaine des ressources offertes par la nature et leur capacité de se régénérer.
L'empreinte écologique a été inventée dans les années 1990 par deux chercheurs nord-américains : Mathis Wackernagel et William Rees. Le terme s'est répandu grâce à l'association mondialement connue World Wide Fund for Nature (WWF).
L'objectif final de l'empreinte écologique est de constater concrètement si le développement est soutenable à long terme pour la planète. S'il s'avère que non, il s'agit de sensibiliser les populations à opter pour des modes de vie adaptés aux ressources qui les entourent. Par exemple concernant l'électricité, il est possible d'opter pour des offres d'électricité verte issue de sources de productions renouvelables. Il est simple de changer de fournisseur et de choisir de l'électricité verte et moins chère. Ainsi, il est possible de calculer son empreinte et d'agir simplement pour respecter davantage la planète.
Par ailleurs, la journée internationale de l'empreinte écologique est célébrée le 3 mai.
Comment est-elle calculée ?
Calculer son empreinte écologique revient à déterminer la surface nécessaire à un individu ou une population pour répondre à ses besoins. Les besoins de l'homme sont notamment liés à la nourriture, le chauffage, les matériaux de construction ou encore l'eau potable.
L'empreinte est donc exprimée en hectares globaux (hag), une unité de mesure qui permet de comparer la productivité mondiale moyenne avec la surface productive réellement disponible sur Terre, c'est-à-dire la biocapacité de la planète.
Le calcul s'effectue grâce à deux indicateurs :
- L'empreinte environnementale de toutes les activités humaines : moyens de transport, l'énergie consommée dans un logement, la consommation de viande, etc.
- La biocapacité de la Terre (aussi appelée zone bioproductive) : les surfaces (calculées en hectares) produisant naturellement les besoins de l'homme en se régénérant ou en les absorbant.
Le principe consiste à soustraire la biocapacité par l'empreinte écologique pour constater si la personne ou le pays concerné doit réduire son empreinte. Dans ce cas, on parle de déficit ou dépassement écologique.
Quelle est l’empreinte écologique de la France ?
Au cours des 35 dernières années, l'empreinte écologique globale de l'humanité a doublé et dépasse de 30% les capacités biologiques de la Terre, selon un rapport de WWF en 2008.
Avant les années 1970, l'humanité demandait moins de ressources naturelles que ce que la planète pouvait fournir. Mais désormais, elle vit en déficit écologique : la Terre n'est pas capable de régénérer ce que lui impose l'humanité chaque année. Concernant la France, l'ONG américaine Global Footprint Network propose des données sur l'empreinte environnementale moyenne de la France, qui s'élève à 4,7 HAG en 2014.
Dans un rapport de 2018 intitulé "L'autre déficit de la France", WWF et Global Footprint Network propose des statistiques sur l'évolution de l'empreinte et de la biocapacité de la France (graphique ci-dessous).
Ce graphique démontre clairement que la biocapacité de la France ne couvre pas l'empreinte environnementale de la population. Pourtant, la France est la douzième plus forte biocapacité mondiale. L'Hexagone avait réussi à réduire son empreinte écologique sur la période 2008-2015. Toutefois, les prévisions de WWF pour la période 2015-2018 annoncent une hausse de 5%, qui se poursuivrait aussi pour 2019. Elle s'explique essentiellement par une augmentation des émissions de gaz à effet de serre dans les secteurs du bâtiment et des transports.
Selon le Directeur Général du WWF France, deux tiers de l'empreinte écologique des français proviennent de l'alimentation, de l'énergie et des transports. Plus généralement, la principale cause de l'empreinte environnementale en France est l'émission de carbone, qui représente plus de la moitié de l'empreinte environnementale.
La dette écologique : quel est le jour du dépassement en France ?
Le jour du dépassement dans le monde arrive de plus en plus tôt chaque année. En 2018, la Terre est entrée en déficit écologique dès le 1er août. Ce qui signifie que ses ressources ont été épuisées en 7 mois, l'humanité vivant en déficit jusqu'en 2019. Les prévisions pour 2019 annonceraient même un dépassement planétaire pour le 29 juillet, soit deux mois plus tôt qu'il y a 20 ans.
Concernant la France, la dette a commencé dès le 5 mai en 2018. Concrètement, la biocapacité de l'Hexagone est plus petite que l'empreinte environnementale de la population française, ce qui engendre une empreinte écologique française en déficit.
Le calcul du jour du dépassement est un rapport de la biocapacité sur l'empreinte écologique globale, le tout ramené à une date de l'année (en multipliant par 365).
Il faudrait 2,8 Terres pour subvenir aux besoins de l'humanité si le monde entier consommait comme un français.
Quelle différence entre l’empreinte écologique et l’empreinte carbone ?
L'empreinte écologique et l'empreinte carbone sont deux mesures différentes à ne pas confondre.
Qu'est ce que l'empreinte carbone ?
Comme vu précédemment, l'empreinte écologique mesure la superficie productive nécessaire à la consommation d'un individu ou d'une population. L'empreinte carbone, quant à elle, mesure le taux de carbone émis. Concrètement, elle s'intéresse à la quantité de gaz à effet de serre émis comparé à la capacité d'absorption par les écosystèmes. Elle est exprimée en tonnes équivalent CO2.
L'empreinte carbone est la composante principale de l'empreinte écologique et fait donc partie intégrante de son calcul. En effet, si l'empreinte écologique de l'humanité augmente depuis 1966, c'est en grande partie à cause de l'empreinte carbone qui est 11 fois plus importante qu'en 1961.
Calculer son empreinte carbone (méthode de l'ADEME)
La méthode de calcul de l'empreinte carbone établie par l'ADEME prend en compte plusieurs données :
- La gestion des déchets ;
- La fabrication des matériaux ;
- L'alimentation ;
- Le type de chauffage utilisé ;
- Les consommations des biens manufacturés et les loisirs ;
- Le type de logement (qualité des équipements, date de construction, consommation d'énergie du logement) ;
- La mobilité domicile-travail et les transports ;
- etc.
L'ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie) a créé le Bilan Carbone®. C'est un outil unique qui permet de quantifier les émissions (directes et indirectes) de CO2 dans l'atmosphère. La finalité est de convertir des secteurs d'activité en kilogrammes équivalent CO2.
A noter qu'il existe de nombreux outils disponibles gratuitement en ligne afin de calculer son impact carbone.
Le scénario de l’ADEME pour l’empreinte écologique d’ici 2030
Dans son rapport Alléger l'empreinte environnementale de la consommation des français en 2030 présenté le 12 novembre 2015, l'ADEME analyse l'évolution des modes de vie, dans le but final de réduire l'empreinte environnementale des ménages d'ici 2030. De nombreuses projections, qui s'appuient sur des connaissances des impacts de la consommaton de chacun, laissent entrevoir des changements potentiels prometteurs pour l'environnement.
En effet, l'ADEME a élaboré un scénario "ambitieux et réaliste" en se basant sur les tendances actuelles de consommation et sur les ambitions de la loi de transition énergétique. Il serait possible de réduire de 17% l'empreinte carbone totale des français d'ici 2030.
Le scénario s'appuie sur les changements à la fois sociaux, économiques et technologiques constatés en France, en voici quelques uns :
- Le consumérisme vert : consommation de produits biologiques, sensibilité à l'écologie... ;
- La mobilité partagée : se déplacer via des moyens de transport partagés, logique d'économie collaborative ;
- La montée du commerce de proximité ;
- La révolution numérique qui incite à la dématérialisation et devient une vraie démarche RSE des entreprises.
Toujours selon l'Agence, les secteurs les plus importants pour la baisse des émissions de gaz à effet de serre sont l'habitat et la mobilité. En parvenant à rénover 500 000 logements par an, doubler le nombre de constructions en bois et de façon plus générale améliorer les performances énergétiques des bâtiments, une baisse de 35% des émissions de GES provenant de l'habitat est envisageable. Concernant la mobilité, l'empreinte carbone pourrait diminuer de 25% en privilégiant les transports en commun, le covoiturage, l'autopartage et les véhicules hybrides et électriques.
Plus globalement et tous secteurs d'activité confondus, pour que le scénario de l'ADEME soit réalise, il faudra mettre l'accent sur l'allongement de la durée de vie des produits, la généralisation du recyclage et de l'écoconception d'ici 2030.
Enfin, l'Agence insiste sur le rôle prépondérant des pouvoirs publics dans la réalisation de ce scénario :
Seules des politiques publiques ambitieuses d'encadrement des produits commercialisés, d'aménagement de l'espace et de l'offre de transport permettront l'émergence de modes de vie à empreinte environnementale allégée.
Faire des économies d’énergies pour réduire l’émission de CO2
Réduire son empreinte écologique passe par des petits gestes et changements de plusieurs habitudes du quotidien. Le choix de son fournisseur d'électricité et la réduction de la consommation de cette énergie ont également de l'importance.
Concernant le choix du fournisseur, il est possible de changer de fournisseur pour souscrire à une offre d'électricité verte certifiée par des garanties d'origines. Il existe de nombreuses offres d'électricité verte en France.
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La résiliation EDF ou comme chez tout autre fournisseur d'électricité est possible à tout moment et gratuitement, car les offres sont toutes sans engagement. Dans un souci d'écologie ou d'économie sur la facture d'électricité, la résiliation pour changer de fournisseur est donc une démarche simple.
Par ailleurs, les statistiques de la consommation moyenne en France sur l'année 2018 reflètent une baisse de la consommation. Celle-ci s'explique en partie par la progression de l'efficacité énergétique, autrement dit l'ensemble des solutions qui permettent de réduire la consommation électrique sans altérer la performance.