Coûts de Production Électricité en France en 2023 : Répartition et Analyse

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La production désigne la phase qui va de la production de l'électricité en centrale à son injection sur le réseau de transport ou de distribution. Les coûts de production varient selon la source et l'ancienneté de celle-ci. Le marché de l'électricité est ouvert depuis une dizaine d'année et une multitude d'acteurs, des particuliers aux multinationales, peuvent produire de l'énergie. La comparaison des prix de l'électricité est donc possible.

Quelle est la production d'électricité en France en temps réel ?
19 mars 2024
52462 MW
Soit une différence de +13.9 % par rapport à l'année dernière à la même date.

Répartition de la production française d'électricité

Chaque pays fait ses propres choix pour se fournir en électricité. La France a énormément investit dans le nucléaire ; près de la moitié des réacteurs nucléaires dans le monde sont par ailleurs établis en France. Cela a des côtés positifs, puisque les Français ont pu bénéficier d'une énergie non seulement relativement peu chère pendant des décennies, mais décarbonisée. Cependant, les coûts liés à l'amélioration de la sécurité des centrales, au rallongement de leur durée de vie (le plan de grand carénage d'EDF) et au traitement des déchets rendent aujourd'hui cette énergie peu compétitive par rapport aux énergies alternatives, dont les coûts baissent d'année en année et qui ne représentent aucun risque pour la santé.

Le mix de la production électrique de la France en 2021

La consommation d'électricité en France métropolitaine en 2021 a atteint 522 TWh (contre 460 en 2020) selon RTE.

  • Le nucléaire représentait 69% de la production électrique française en 2021 ;
  • contre 23% pour les énergies renouvelables ;
  • et 7% pour les énergies fossiles.

Source : RTE : Bilan électrique français 2021

Pour en savoir plus sur la production d'énergie en 2024 en temps réel par filière, il est possible de consulter le site de RTE :

RTE - La production d'électricité par filière

Le mix énergétique français est le deuxième le plus décarbonisé et le troisième le moins fossile d'Europe.

Capacité de production électrique en France en 2024

D'après RTE, en France métropolitaine :

La production nucléaire est repartie à la hausse en 2021 (+8 % soit 25,3 TWh). En moyenne sur l’année, le parc nucléaire a affiché une capacité disponible supplémentaire de près de 2,5 GW par rapport à l’année précédente. Néanmoins, le parc de réacteurs nucléaires a connu une faible disponibilité en fin d’année 2021, accentuée par les arrêts des réacteurs de Chooz et Civaux. Ces arrêts exceptionnels, conjugués à un planning de maintenance dense et durablement bouleversé par les effets de la crise sanitaire ont conduit à atteindre une disponibilité historiquement basse en fin d’année, voire en deçà des niveaux observés fin 2020. L’indisponibilité moyenne du parc nucléaire est restée supérieure aux valeurs de 2019 et la production nucléaire marque une diminution de 5 %, soit un écart de 18,8 TWh, par rapport à 2019.

Source : RTE

À noter Le 9 octobre 2020, EDF a inauguré sa nouvelle centrale hydroélectrique à Romanche-Gavet dans l'Isère. Après dix années de travaux, il s'agit du plus grand chantier hydroélectrique en France, avec une puissance de 97 MW.

Comparaison de la production française d'électricité entre 2020 et 2021
Source de productionPourcentage total de la production françaiseTWhÉvolution par rapport à l'année 2020
☢️ Nucléaire69 %360,7 TWh+8 %
💧 Hydraulique12 %62,5 TWh- 5 %
🌬️ Éolien7 %36,8 TWh-7 %
♨️ Thermique2 %10 TWh+3 %
☀️ Solaire3 %14,13 % TWh+3 %
🍀 Bioénergies1,9 %10 TWh+6 %

Source : RTE : Bilan électrique français 2021

Les sources de production d'électricité en France

Le nucléaire, leader français du XXème siècle

La production d'électricité nucléaire a été le grand succès français de la deuxième moitié du XXème siècle. Elle a permis à l'Hexagone de développer un savoir-faire en matière nucléaire (exporté par Orano - ex Areva - et EDF), de s'assurer une sécurité énergétique pérenne et de bénéficier d'un prix du kWh parmi les plus faibles des pays développés.

Aujourd'hui, le nucléaire n'a plus le vent en poupe et il est peu probable que la France développe de nouveaux projets de centrales nucléaires après l'achèvement de celui de Flamanville. Les catastrophes nucléaires de Tchernobyl et de Fukushima sont en effet gravées dans les mémoires des citoyens et de leurs dirigeants. De plus, et sans même compter la question des déchets et les externalités, le prix du kWh nucléaire coûte très cher alors que les énergies renouvelables sont sûres et de moins en moins onéreuses. Le quinquennat Hollande aura notamment été marqué par l'annonce de la fermeture de la centrale de Fessenheim et de l'arrêt du projet d'EPR à Penly.

Le thermique, nécessaire complément des énergies renouvelables

Elle désigne la production d'électricité à partir de gaz naturel, de fioul, ou de charbon. La production thermique est nécessaire pour lisser la production d'électricité dans un mix contenant une part importante de renouvelable. Le plus gros producteur thermique en France est la SNET, filiale du groupe allemand E-on.

Disponibilité du parc nucléaire français
69
au 19 mars 2024

Les énergies renouvelables, bilan 2024

energies renouvelables

Dans le cadre de l'engagement de 20% d'énergies renouvelables en 2020, la France a mis en place un mécanisme d'obligation d'achat afin d'encourager les Français à développer des capacités de production éoliennes, hydrauliques, solaires et biomasse de petite taille. En outre, le pays dispose déjà de centrales hydroélectriques anciennes et nouvelles produisant 10 % de son électricité. Selon l'édition 2021 des Chiffres Clés des énergies renouvelables proposé par le ministère de la transition énergétique, il semblerait que ce chiffre soit presque atteint. En effet, les énergies renouvelables représentent 13,1 % de la consommation d'énergie primaire et 19,1 % de la consommation finale brute d'énergie en France*.

*Source : Chiffres clés des énergies renouvelables - Édition 2021, Ministère de la transition écologique

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Combien coûte la production d'électricité en France ?

Le coût de production électricité dépend bien entendu de sa source. Contrairement aux idées reçues, le nucléaire n'est pas l'énergie la moins chère. En outre, on remarque que l'EPR est plus chère que la plupart des sources de production alternatives, dont le coût baisse d'années en années.

Fourchettes basses selon la plage de variation théorique des coûts, Rapport sur les Coûts des Énergie renouvelables, ADEME 2016.

Coût du nucléaire

Centrale nucléaire

Fer de lance de la politique énergétique française, le coût moyen du nucléaire pour les centrales déjà construites est de 49,50€ le MWh. Ce chiffre est en hausse par rapport aux estimations de la Cour des comptes, qui évaluait le coût de production du MWh avant l’accident de Fukushima à 42 euros le MWh. Pour les centrales en cours de construction (l'EPR de Flamanville en France), la Cour des Comptes estime le coût de production d'électricité des nouveaux réacteurs dans une fourchette de 70 à 90 euros, en s’appuyant sur les coûts de construction de l’EPR, sans cesse relevés, et chiffrés début 2014 à 8,5 milliards d'euros - encore relevés depuis à 10,5 milliards en 2016. A considérer le prix de vente négocié par EDF Energy en octobre 2013 avec le gouvernement britannique pour d’autres centrales en cours de construction (109€ le MWh), le coût de production de l’électricité via les nouvelles centrales serait plus proche de 120€ le MWh. De quoi mettre en doute la fameuse compétitivité de l’atome, même si EDF espère à terme un prix du MWh entre 60€ et 70€ pour la construction en série de ses nouveaux EPR.

Combien de réacteurs nucléaires sont fonctionnels le 19 mars 2024 ?
37 réacteurs disponibles
Contre
17 réacteurs indisponibles

Coût de l'énergie thermique au gaz

Les centrales thermiques au gaz les plus récentes ont un cout de production moyen du MWh estimé en 2013 par EDF entre 70€ et 100€ le MWh. Un chiffre qu’il faudrait certainement revoir à la hausse : l’effet gaz de schiste au Etats-Unis amène une véritable désaffection en Europe pour l’énergie thermique au gaz, ce qui diminue les taux d’utilisation des centrales construites, dont les coûts fixes reposent sur une plus faible production. A la fin du processus, les coûts de production des centrales au gaz devaient donc se situer dans le haut de la fourchette présentée par EDF.

Coût de l'énergie solaire photovoltaïque

panneaux solaires

Le coût moyen de l’électricité solaire photovoltaïque, lorsqu’elle est exploitée sous forme de parcs (installations non intégrées au bâti) ressort à  54,3€ le MWh. Ce chiffre est donné par les derniers appels d’offres nationaux pour la construction de centrales photovoltaïques. Le coût moyen évoqué est en cohérence avec le tarif de rachat de l'énergie solaire photovoltaïque, fixé par le gouvernement à 121,50 € le MWh. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) recommande régulièrement de recourir aux appels d’offres plutôt qu'aux tarifs de rachat fixes pour limiter le coût de développement des parcs photovoltaïque. Cependant, le plus important facteur de baisse des coûts est ici la chute des prix des modules photovoltaïques : la CRE note que leur coût a baissé de 65% entre 2011 et 2016.

Coût de l'énergie éolienne

eoliennes

Le coût moyen de production de l’électricité pour l'éolien onshore (terrestre) s’établit à 82€ le MWh, selon l’avis commun de la CRE et de la Cour des Comptes. L’éolien offshore (en mer) produit en revanche une électricité moins bon marché. Les résultats d’appels d’offres pour la construction des parcs éoliens au Tréport et à Noirmoutier permettent d’estimer ces coûts à 180€ le MWh.

Coût de production de l'hydraulique

L'énergie hydraulique affiche le prix du kWh énergie renouvelable le moins cher. Le coût moyen de l’électricité d’origine hydroélectrique fluctue entre 15 et 20€ le MWh (source CRE et Cour des Comptes). Sur ce type de centrales, les projets sont coûteux, mais les frais de fonctionnement et de maintenance sont faibles, ce qui explique les coûts de production relativement bas. Le parc hydroélectrique français, installé depuis de nombreuses années, ne recèle cependant pas beaucoup de marge de développement.

Part de la production dans le prix total de l'électricité

Pour faire simple, le prix de l'électricité est composé en trois grandes masses :

Une petite partie correspond à la marge du fournisseur et aux divers coûts commerciaux. Or s'il est impossible pour les fournisseurs de baisser les tarifs d'acheminement et le montant des taxes ; il est possible de faire des économies sur ses frais de service et d'approvisionnement/production.

Au 01/02/2018, le prix du kWh TTC en option base du tarif bleu en 6kVA s'établit à 14,67 centimes d'euros par kWh, soit 146,70 €/MWh. Il s'agit du prix le plus communément payé par les Français, qui sont encore majoritairement chez EDF.

Les capacités de production d'électricité des producteurs alternatifs

La libéralisation induit une concurrence déséquilibrée entre EDF avec son parc de production nucléaire amorti et les nouveaux fournisseurs d'électricité, sans clients ni capacités de production. Pour compenser cela, le Parlement a adopté en 2010 la Nouvelle Organisation du Marché de l'Électricité ou NOME qui agit en particulier sur la concurrence au niveau de la production d'énergie nucléaire. L’État a ainsi créé l'ARENH, un accès régulé à l'électricité nucléaire historique. Pour résumer, il s'agit d'un tarif réduit permettant aux fournisseurs alternatifs d'acheter de l'électricité à un prix compétitif.

Une fois produite, l'électricité doit encore être acheminée jusqu'au consommateur et elle est également fortement taxée.

Les fournisseurs non-producteurs en France peuvent donc s'approvisionner en électricité via l'ARENH ou les marchés de gros de l'électricité. Ainsi peut-on s'y fier pour estimer la valeur de la production d'électricité :

La totalité de la production nucléaire ainsi qu'une proportion de la production verte (EDF ENR) et thermique classique est aux mains d'EDF. D'autres acteurs possèdent néanmoins des capacités significatives :

  • La SNET, groupe E-on, héritière des centrales des Charbonnages de France, et ses centrales thermiques situées dans d'anciens bassins miniers ;
  • Engie et sa filiale la Compagnie Nationale du Rhône et la Société Hydro-Electrique du Midi (SHEM) comme Alpiq ;
  • Les ELD et d'autres acteurs européens possèdent quelques centrales thermiques ;
  • Direct Energie, devenu Total Direct Energie, développe sa capacité de production en France en investissant dans centrales à cycle combiné gaz. Les tarifs de Total Direct Energie comptent parmi les plus compétitifs du marché de l'énergie.

Poussé par l'Union européenne, l'État va renouveler les contrats concernant certaines des concessions hydrauliques par appels d'offres. Cette décision soulève cependant de nombreuses interrogations, puisque les barrages hydrauliques français sont amortis depuis longtemps, faisant de cette énergie la moins chère en France. De plus, elle sert à adapter l'offre et la demande d'électricité en temps réel, ce que ne peuvent pas faire le nucléaire, l'éolien et le photovoltaïque qui sont des énergies intermittentes. Dans le mix énergétique d'un pays, chaque source de production a son intérêt puisque toutes sont interdépendantes. Privatiser les centrales hydrauliques pourrait impacter négativement la balance productive de l'électricité en France.